SI LE SECTEUR PARVIENT À PROUVER SON PROFESSIONNALISME, RIEN N’EST PERDU

Interview avec Manuel Rizzo, Gérant de Riman SARL, dans le magazine “CONNECT” de la CLC.

La crise sanitaire a-t-elle changé l’image de la profession ?

Oui, en partie grâce à la digitalisation, qui a vraiment changé la vue du métier. Beaucoup d’opportunités digitales qui existaient pourtant avant, ont été plus lar–gement développées par les professionnels et beaucoup plus utilisées par les clients. Par ailleurs, de nombreuses agences ont profité de la crise pour mieux profession–naliser leurs pratiques et offrir une gamme plus complète de prestations. En face, nos clients ont relevé leurs attentes et exi–gences en matière de qualité de services offerts. Mais, de nombreux candidats à la profession persistent à voir dans notre métier une source d’argent facilement gagné, sans vraiment savoir comment une agence immobilière fonctionne et se gère.

Qu’est-ce que les professionnels de l’immobilier devraient faire pour chan–ger cette image ?

Depuis des années nous communiquons sur la professionnalisation du métier. Et les plus grands problèmes restent pour moi l’accès à la profession et à la formation ini–tiale, que nous ne maîtrisons pas, ainsi que la formation continue que nous mettons actuellement en place. Aussi, je pense que nous devrions avoir une loi-cadre pro–tégeant le secteur, et les professions de promoteurs, d’agents et de syndics, et qui donnerait plus de pouvoirs à des entités comme un Ordre ou une Fédération, tout en prônant une régulation plus explicite des pratiques. Notre métier comporte en effet de nombreuses responsabilités, notamment en termes de protection des consommateurs ; et un mauvais service d’intermédiation peut avoir des conséquences parfois désas–treuses pour nos clients. L’encadrement de la formation est donc essentiel.

Quelles sont pour vous les grandes priorités dans ce domaine ?

Ce sont tout d’abord l’acquisition des connaissances et des compétences de base. Cela passe aussi par une expérience effective de 2 à 3 années de travail obliga–toires en agence, avant de pouvoir lancer sa propre activité. La formation continue à l’année devrait être aussi une obligation. Aujourd’hui, ce sont là nos seuls leviers d’intervention sur le marché. Ce profes–sionnalisme doit donc être renforcé.Vous vous occupez de la Bourse immo–bilière : quels bienfaits en attendez-vous en termes de professionnalisation ?Son objectif principal est d’initier des col–laborations inter-agences. C’est une autre forme de formation continue : à travers nos réunions bimensuelles et nos échanges, nous nous tenons informés et apprenons beaucoup. C’est donc une initiative et une chance essentielles, pour le réseau et pour nos clients.

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